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En collaboration avec Joël Gallissot, ingénieur agronome et licencié en Sciences.

 

LA DEFORESTATION ET SES MULTIPLES CONSEQUENCES

Le sujet étant vaste, nous aborderons, dans un premier temps, le problème de la déforestation sur la Planète. Les conséquences seront vues dans la prochaine chronique.


Vidéos sur l'environnement


Les forêts occupent actuellement, en Europe, une proportion importante et en expansion (ex. la France), mais ce sont principalement des forêts reconstruites par l’homme, les forêts « naturelles » constituant l’exception.

Par contre, dans la zone entre les deux tropiques, (cancer et capricorne), l’étendue des forêts régresse. Elles sont surtout anciennes avec des arbres pluricentenaires. Elles furent, et sont encore, la convoitise de grands groupes industriels qui les exploitent pour mettre sur le marché : « le bois exotique ».

La forêt amazonienne est le cas le plus typique. Elle est actuellement totalement saccagée par les feux de forêts, la construction de pistes pour le transport des grumes et pour les pistes d’atterrissage pour avions de tourisme.

Au Brésil, deux régions sont les plus touchées : le Rondonia et le Mato Grosso : deux provinces du centre du Brésil où le déboisement et le développement industriel de l’Amazone progressent très rapidement.
Si vous avez la chance, un jour, de survoler les forêts tropicales (l’Amazonie en particulier), il est difficile d’admettre que ce manteau vert, qui s’étend aussi loin que l’œil peut distinguer, pourrait disparaître en quelques décennies. Mais, si l’on voyage le long des « routes » ou que l’on suit le cours des principaux fleuves qui traversent la forêt, la destruction devient vite évidente.

Le déboisement est tel qu’on soustrait à l’Amazonie, chaque année, un territoire de même dimension que la Belgique et le Luxembourg réunis.

 


Les forêts tropicales humides se développent près de l’Equateur, dans des régions chaudes bénéficiant pendant toute l’année de fortes précipitations. Les plus grandes sont situées en Afrique Centrale, en Amérique du Sud, en Asie du Sud-Est et sur l’île de Madagascar. L’Australie et l’Amérique Centrale en abritent de plus petites.

 

Selon les avertissements prodigués par des experts, à moins d’enregistrer une action énergique pour arrêter la destruction, les forêts intertropicales ou forêts pluviales, auront disparu à la fin de ce siècle, excepté dans des sites inaccessibles et quelques réserves biologiques (ex : au Costa Rica, en Amérique Centrale ou l’on a compris depuis 1948, qu’il fallait conserver ce patrimoine et l’exploiter d’une autre façon, mais nous en reparlerons plus loin).

Qui accuse-t-on ?
Bien évidemment les aborigènes !!!!! Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, ils seraient responsables de provoquer 50 % de l’abattage des forêts tropicales dans le monde et arriveraient à la seconde place comme ramasseurs de bois de chauffe. FAUX.
Il est vrai que le bois est, pour les locaux, une source d’énergie abondante et gratuite. Il sert souvent de bois de chauffage. Mais c’est très mal connaître le problème pour raisonner ainsi !!!. En effet, entretenir le « foyer » chez ces aborigènes est un travail ménager très souvent accompli, dans ces pays, par les femmes. Or, celles-ci n’ont pas la force d’abattre un arbre pour alimenter leur feu.

Ainsi la grande pénurie de bois de chauffage, par exemple, est la conséquence et non la cause du déboisement.
Le ramassage de ce bois a lieu dans les zones qui ont déjà été largement déboisées ou appauvries d’une autre manière, généralement sous de fortes pressions commerciales !!!!
Mais reprocher aux paysans sans terre de déboiser leur pays équivaut à reprocher aux conscrits (quand ils existaient encore) de provoquer des guerres !!!
Comme l’a dit l’Ecologiste JAMES NATION, « les paysans effectuent une bonne partie du travail de déboisement, mais ne sont que des pions dans le jeu d’un Général !!!

 

 

Le 28 avril 2004, un collectif d’AGROPOLIS MUSEUM (http://museum.agropolis.fr)...

 

 

... écrivait, je cite : « les agriculteurs sont responsables de la déforestation car il y a un problème de manque de terres au Brésil comme dans de nombreux pays (mouvement des « sans terre ») : c’est un moyen d’acquérir de la terre et il est toujours plus rentable d’exploiter une terre en agriculture qu’en foresterie ».

J’y apporterais un bémol en disant que ceci est juste quand la terre se prête à la culture (culture d’hévéas ou haies de palmiers à huile ou encore d’acacia mangium utilisé comme matière première pour la pâte à papier, ex : péninsule ouest de Kalimantan en Indonésie où ce collectif a fait une étude), voire à l’élevage à l’engraissement de bovins par exemple. Or, au Brésil, l’affirmatif du collectif est inexacte : il faut savoir, en effet, que contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, les sols après la déforestation intensive ne sont pas suffisamment riches pour y faire des cultures ou pour faire pousser de l’herbe destinée aux bovins !!! Le sol arable, peu épais, est rapidement appauvri en substances nutritives et envahi par les mauvaises herbes. En peu d’années, il se dégrade à tel point qu’il faut l’abandonner. C’est le sort qu’a connu un sur trois des grands ranchs établis en Amazonie brésilienne après totale déforestation.( voir cliché précédent :au Brésil, on laboure une zone naguère couverte par une forêt tropicale. A mesure que les tracteurs avancent, le sol trop sec est emporté par le vent )
Par ailleurs, la fièvre aphteuse étant endémique en Amazonie, il n’est guère possible d’exporter beaucoup de viande de bœuf de cette région. Selon une enquête relativement récente du gouvernement brésilien, 3 % seulement des grands ranchs tireraient profit de leur bétail. C’est donc une spéculation foncière qui a encouragé l’expansion explosive de l’élevage (reconverti dans bien des cas en exploitations des gisements aurifères, comme par hasard !!)
Il est à retenir, par contre, que certains aborigènes : les seringueiros du Brésil, ont développé
Un mode de vie assez particulier qui leur permet de vivre de la forêt sans la détruire. Leur réussite ne découle pas du fait qu’ils cultivent la forêt, mais de ce qu’ils recueillent ses « produits mineurs ». Outre le caoutchouc, ce sont des fruits, des herbes, des épices, des huiles, des fibres et des médicament.

 

 

 

 

Des recherches récentes ont révélé l’énorme potentiel économique de ces produits. En procédant à des études spécifiques en Amazonie Péruvienne, on a démontré que le revenu qui en découle est 2 à 3 fois plus élevé que celui du bois ou de l’agriculture et, bien entendu, avec l’immense avantage de laisser la forêt intacte. 

 

Mais le gouvernement brésilien a fait la sourde oreille à ces résultats. Il paraît évident que couper des arbres exotiques multicentenaires et, de ce fait, massacrer toute la biodiversité est une solution à très court terme. Ce gouvernement aurait-il besoin de devises pour faire face à une poussée démographique galopante et rembourser ainsi ses dettes ?
Ces coupes de bois des forêts tropicales ne se limitent pas à l’Amazonie et au Brésil. 

Citons deux cas où les gouvernements ont choisi une autre option que celle de saccager leurs forêts :
1) la Colombie – l’idée d’exploiter les fruits et autres produits mineurs de la forêt a fait son chemin. Le gouvernement a créé un précédent remarquable en accordant aux indigènes des droits fonciers inaliénables. Environ 180 000 km2 (les 2/3 de l’Amazonie colombienne), soit un territoire équivalent à celui de la Grande-Bretagne, ont été affectés à cette destination.

Ainsi, ce gouvernement a reconnu que les populations de la forêt ont un rôle clef à jouer pour la sauver. Ce rôle, ils ne peuvent le remplir que s’ils ont des droits sur leurs terres et sur l’environnement. En Amazonie, un pays au moins semble avoir compris ce que sont les vraies priorités.

 

 

2) le Costa Rica

Ce petit Etat (superficie égale Bretagne + Normandie) de l’Amérique Centrale a vu le problème autrement. Avec 1/3 du pays classé PARC NATUREL, 51 000 km2 et 3,5 millions d’habitants, cette démocratie d’Amérique Centrale fait figure de JARDIN D’EDEN.
Entre Pacifique et Caraïbes, ce pont de terre qui relie les deux Amériques est aujourd’hui un paradis où s’imbriquent parcs et réserves naturelles attirant chaque année quelques centaines de milliers de visiteurs.
Sa forêt tropicale a été sauvée par une poignée de naturalistes déterminés et un gouvernement volontaire et visionnaire qui a supprimé son armée en 1948 au profit d’une politique d’éducation et de protection de l’environnement. Parce que les dirigeants ont pris conscience de la valeur de leur patrimoine naturel ils on t déclaré la paix à leurs forêts , et aux créatures uniques qui les peuplent.
La volonté de l’ancien Président José Maria Figueres était de sceller « une alliance avec la nature, pour faire du Costa Rica un projet pilote à l’échelle planétaire »

Qui va suivre cet exemple ???

Depuis 1989, l’INBIO, Institut National de la Biodiversité recense systématiquement la flore et la faune du COSTA RICA .
Les 87 418 espèces répertoriées, dont ce SCARABEE LOCAL, sont pourvues d’un code barre afin que les scientifiques, qui tentent de découvrir dans cet immense trésor naturel de nouvelles molécules pour les médicaments actuels et de demain, puissent en retrouver l’origine.

 

 

 

La vraie richesse du Costa Rica c’est sa jungle intacte.
Une ressource verte qui attire chaque année plus d’un demi million de visiteurs.
Délaissant les plages, ils viennent se plonger dans la forêt vierge le temps d’une traversée en funiculaire.
Ce n’est pas un hasard si le Costa Rica a été nominé 12 fois pour le prix Nobel de la paix, un prix qui a été décerné au Président OSCAR ARIAS en 1987. 

En Afrique, le Cameroun a décidé également d’agir autrement, mais partiellement. En effet, certaines communautés ont voulu « reprendre le problème en mains » Pourquoi ?
La forêt naturelle camerounaise est l’une des plus belles du continent africain : c’est pourquoi, et de longue date, elle a fait l’envie de certaines grandes compagnies forestières, le plus souvent étrangères. On estime que la superficie de la forêt « primitive » du Cameroun est équivalente à la Grande-Bretagne.
Cette forêt, autrefois impénétrable, est devenue un véritable réseau de pistes où, chaque jour, des centaines de grumiers, camions chargés d’arbres fraîchement abattus, les empruntent pour rejoindre le port le plus proche, Douala.
Voir photo ci-dessous.
A noter que les chauffeurs de ces grumiers sont payés au nombre d’aller-retours. De ce fait, ils conduisent très vite soulevant sur leur passage d’énormes nuages de poussière, et, comme les pistes sont relativement étroites, le croisement entre deux camions devient une prouesse et il n’est pas rare de trouver de part et d’autre de la piste des camions renversés avec tout leur chargement de bois.

 

Photo : Patrick Wallet

 

Photo :Markus Mauthe / Greenpeace

 

« Mon rêve est de voir préservée l’intégralité de la forêt , car nous savons qu’elle pourra garantir l’avenir de tous ceux qui y vivent. Mais plus que cela, je crois que d’ici quelques années l’Amazonie pourra devenir une région économiquement viable, non seulement pour nous, mais pour tout le pays, pour toute l’humanité et pour toute la planète « (Chico Mendes).

Ce qu’il faut savoir, c’est que les arbres les plus convoités poussent de façon isolée (ainsi, en Amazonie, par exemple, on ne trouve que 2 ou 3 pieds d’acajou à l’hectare !). 
Pour les atteindre, le forestier doit se frayer un chemin à travers la forêt et c’est là que les bulldozers interviennent.
Imaginez le massacre : déracinage par le bulldozer d’arbres dits « secondaires » - broyage de la végétation forestière, d’où un démantèlement total de la biodiversité existante : faute d’un habitat adéquat de nombreux animaux disparaissent cherchant refuge ailleurs. Adieu pour toujours aux écosystèmes en place depuis si longtemps !!!!.

On a calculé que pour une essence « intéressante » repérée et abattue, 27 arbres, en moyenne, sont endommagés à jamais (ce que précisément les femmes indigènes vont chercher pour assurer le bois de chauffage).
Alors ne faisons pas porter le chapeau aux aborigènes qui, soit disant, endommagent fortement leur forêt primitive ! ……. Qu’on ne me dise pas que ce n’est pas la consommation de bois d’œuvre par les Européens, Américains et Asiatiques qui détruit la forêt vierge !!!!

Ce serait mal connaître ces pays, aux forêts pluviales, que de ne pas être au courant de l’anarchie qui entoure la commercialisation et l’importation du bois exotique.

 

Quand on sait qu’un paysan de ces régions touche, en moyenne, par mois, l’équivalent de 20 euros, et qu’un « fonctionnaire » à peu près le double, rien d’étonnant que le « backchich » soit monnaie courante, et que de nombreuses grumes soient d’importation illégale !
La revue GEO, de juillet 2004, l’a d’ailleurs très bien illustré en expliquant schématiquement les étapes d’une grume clandestine :
- auprès des autorités locales : 1 backchich de 2 à 5 euros évite tout contrôle
- dans la forêt : coupe d’un arbre en dehors de la concession
- à la scierie : environ la même chose permet la prise en charge du bois illégal
- au port : idem pour les douaniers
- à l’arrivée du bateau en Europe, le bois illégal est déchargé sans problème
- au magasin : commercialisation de la grume « devenue légale » !!!
Or, les acheteurs de ce bois exotique sont européens, asiatiques (Japon, Chine, Corée), américains.
Ne perdons pas de vue que la Chine importe, à elle seule, 10,9 millions de m3 actuellement, suivie par le Japon, 6,5. L’Europe n’est pas en reste puisque le total des importations s’élèverait annuellement à 5,8 millions de m3 (source : revue GEO, juillet 2004).

Et en Europe, la Grande-Bretagne et la France montent sur la même marche du podium en importation illégale de bois tropicaux !!!

Au Cameroun, principalement, le gouvernement, conscient du désastre économique, n’a réagi qu’en 1994, par une loi instituant « la nécessité d’améliorer la participation des populations à la conservation et à la gestion de leurs ressources forestières afin qu’elles contribuent à élever leur niveau de vie ». Progressivement, des concessions de forêts communautaires ont vu le jour et sont exploitées par les indigènes d’une façon économique et  écologique !

Mais la lutte est inégale : « David contre Goliath » puisque des communautés doivent obligatoirement passer par un forestier qui est l’acheteur ! Tout ceci en dit long, inutile de l’expliquer.

 

Le cliché, ci-dessous, nous montre un   «atelier «  de bois scié à la main ( comme le font certaines communautés locales ) . Une petite exploitation de ce type, sans bulldozer, ou autre machine lourde, peut être rentable, mais il ne faut pas en attendre le rendement, à cour terme, qu’exigent les grosses entreprises débitrices de bois. Par contre la nature est totalement protégée.

 

 

« Nous devons dire au monde entier que le Brésil se mange lui-même. Nous savons que nous perdons la santé, qui est évidemment importante pour nous, mais nous perdons aussi la nature . » 
(ouvrier forestier Amazonie)

Il est vrai qu’en Amérique latine l’élevage du bétail est responsable de la destruction d’au moins 20 km2 de forêt tropicale par an. Depuis 1950, en Amérique centrale, les 2/3 de la forêt tropicale de plaine ont été rasés, brûlés, principalement pour créer des pâturages, et, dans plusieurs pays, les bestiaux sont plus nombreux que les habitants
La destruction de cette forêt tropicale pour une expansion du bétail a été encouragée – devinez par qui ? - ….
- les principales banques internationales de développement
- la Banque Mondiale
- le Fonds de Développement des Nations Unies.

Les gouvernements ont également participé à la promotion de l’élevage en accordant localement des avantages fiscaux.
La destruction écologique est inestimable et le plus souvent irréversible.
Mais, tout aussi grave, et je l’ai déjà écrit précédemment, est que le sol s’appauvrit très vite suite à ces coupes « blanches » et que le bétail n’a plus rien à pâturer. La plus grande partie de la viande de bœuf est exportée : 80 à 90 % des exportations étant destinés à l’Amérique du Nord. Comme cette viande est trop maigre pour le goût des Américains, elle est surtout utilisée pour fabriquer des hamburgers que vendent les chaînes de fastfoods. Pratiquement tous les petits exploitants ont dû « mettre la clef sous la porte ».

Selon Greenpeace, des opérations de coupes sauvages d’acajou de grande envergure sont actuellement menées en Amazonie, notamment dans la région de Xingu, et tout ceci sans aucune impunité
(voir cliché ci-dessous)

Il semblerait que la corruption devienne de plus en plus importante face à « l’or vert ».

La revue GEO (juillet 2004) cite plusieurs exemples dans son remarquable dossier concernant l’exploitation sans bornes des forêts tropicales de l’Amazonie à Bornéo (enquête et article réalisés par Adeline Colonat).
Je citerai intégralement les passages les plus significatifs de ses propos.

 

(Susan Cavanagh/Greenpeace 2001)

 

« En forêt Amazonienne, 1 m3 d’acajou abattu illégalement ne vaut que 10 dollars, le prix payé par les forestiers à ceux qui les guident sur le terrain pour trouver l’arbre. Mais coupé en planches et exporté vers les Etats-Unis, ce même m3 est vendu 1 500 dollars.
Des forestiers n’hésitent pas à se servir en dehors des zones de coupe autorisée.
Puis, des scieries, peu regardantes sur l’origine légale ou illégale du bois, des exportateurs dans les produits producteurs, dissimulant des grumes ou des planches illégales parmi des lots « sains » ou obtenant des certificats douaniers de complaisance. Enfin des importateurs, dans les pays consommateurs, multipliant leur marge sans se soucier de l’origine des bois et encore des membres de gouvernements, des agents officiels et autres douaniers des pays producteurs recevant des pots-de-vin en échange de leur complicité ».

Quelle honte !!! Mais, nous autres, pays Européens, ne sommes-nous pas un peu complices de ces importations de bois exotique et imputrescible ?……La mode du meuble en teck, acajou des années 60-70 est à nouveau d’actualité, et, en France, plus particulièrement, (GEO juillet 2004) il est nécessaire de savoir que de nombreux bâtiments neufs ou rénovés l’ont été avec du bois des forêts tropicales : quelques exemples frappants :
- la Bibliothèque de France à Paris est une vraie forêt tropicale tant on y rencontre du bois exotique, l’auditorium, etc…
- les gares TGV d’Avignon, Valence et Aix-en-Provence ont, les trois, des quais en bois exotique !!!! 
- et la liste n’est pas exhaustive !!!

 

Autre exemple que je connais particulièrement : l’habillage des jardins aquatiques, dans les grands domaines d’Ile de France, est fréquemment réalisé en iroko (essence africaine).
Citons également les menuiseries extérieures réalisées en tauari (origine Brésil), en okoumé massif (origine Ghana), lauan ou méranti (origine Philippines ou Malaisie).

Adeline Colonat n’hésite pas à parler de « mafia » aux intérêts financiers colossaux.

Mais, pour revenir à la question que je posais précédemment, il est tout de même souhaitable de savoir, qu’au sein de l’Union Européenne, la France arrive en seconde position, après la Grande-Bretagne, en importation illégale de bois tropicaux et la Belgique, en troisième position, avant l’Allemagne.

Pour m’y être rendu dans les années 70, j’ai pu constater qu’il ne restait déjà plus, en Thaïlande, que des lambeaux de leur forêt pluviale : le bois exotique étant acheté par le Japon qui se trouvait à peu près le seul sur le marché thaïlandais, aux fins suivantes : réaliser des planches à coffrage pour le bâtiment, jetées dès la deuxième utilisation !!!
Dans ce pays, une bonne partie des sols les plus fertiles ont été utilisés pour y faire pousser du manioc, principalement exporté vers l’Europe, la France en particulier. Ce manioc rentrait surtout dans la formulation des aliments pour bovins.
De 1970 à 1980, les exportations de manioc de la Thaïlande vers l’UE sont passées de 1,5 million à 8 millions de tonnes. Cet accroissement de la production s’est situé en presque totalité dans l’est et le nord-est.

 

 

ci-dessus : des fleurs cultivées pour l’exportation, dans le Parc National Doï Inthanon en Thaïlande. A l’arrière-plan, les collines étaient, naguère, couvertes de forêts primitives (canopée à 40-60 m de haut), mais on les a déboisées, peu à peu, pour les livrer à l’agriculture. Une des cultures traditionnelles de cette région est le pavot. Mais le gouvernement encourage, maintenant, les paysans à faire pousser des fleurs ou d’autres produits rentables au lieu de produire de l’opium.

Le problème est identique dans tous les Etats de l’Asie du sud-est. Il est difficile de concilier exploitation et déboisement provoqué par l’abattage commercial à des fins d’exportation et maintien de la biodiversité.

Un seul Etat, dans cette partie de la Planète, à concilier les deux, c’est-à-dire une gestion adéquate de la forêt avec rentabilité sans destruction systématique par les engins, semble être la Birmanie. Pays à régime totalitaire, il est difficile d’en savoir plus. On sait que le débardage se fait par les éléphants d’où une gestion respectueuse de l’environnement. Des accords semblent être passés entre la Birmanie et ses voisins asiatiques, notamment chinois.

L’Indonésie n’échappe pas à ce massacre, notamment par la coupe illégale de bois. L’interdiction d’exporter des grumes, décrétée, en 1987, par le gouvernement en place, n’a rien empêché : bien au contraire, une multitude de petites scieries « clandestines » a vu le jour et travaille localement, tant que le forestier l’approvisionne en bois. Cependant le travail est relativement « bâclé » car les « acteurs » sont des locaux non formés.
Quand, dans une région, l’approvisionnement est terminé, la scierie ferme et une autre s’installe un peu plus loin. Autant dire que toutes les grumes sont débitées en planches en toute illégalité.
Selon un expert britannique, Alastair Fraser, en 1999, les prélèvements en forêt naturelle indonésienne, atteindraient 78 millions de m3 annuels. Or les statistiques en indiquent 26 !!!!
Il paraît alors évident que la plupart des clichés qui proviennent d’Indonésie nous montrent des personnes, en général des enfants, avec de l’eau jusqu’aux genoux. Car, il ne faut pas oublier que la forêt est un outil merveilleux de régulation des eaux : les mousses d’1 ha de forêt (100 m x 100 m, c’est peu) freinent l’écoulement de 450 m3 d’eau env. et, sur ce même ha, les arbres pompent, chaque année, 7,000 à 9,000 m3 d’eau.

 

 

Mais les multiples conséquences de la déforestation seront étudiées dans la prochaine chronique.

En bref, le commerce international du bois exotique est l’apanage de groupes bien structurés, de toutes origines, (peut-être plus spécialement asiatiques), ayant des intérêts financiers colossaux dans cette filière. Deux derniers schémas, pour vous montrer l’importation illégale de bois tropicaux en UE (2) ainsi que la part de production par pays (1)

Il serait grand temps de réagir et de créer un véritable LABEL , celui-là enfin respecté par tous les protagonistes, qui permettrait un développement et une gestion durable de toutes ces forêts tropicales et de redonner tout ce capital aux ayant-droits, c’est-à-dire aux plusieurs millions d’individus auxquels on retire le gagne-pain. 
Mais, qui va « oser » s’attaquer à ce problème épineux ???

 

               1                                          2

 

sources : 2) illégalité : “ European League Table of imports of illegal Tropical Timber”
Friends of the earth 2001
1) production, exportations et importations : OIBT 2002

Une lueur d’optimisme point, cependant, à l’horizon : 
En effet, les 3 sociétés d’exploitation forestière PALLISCO, DECOLVENAERE, et TRANSFORMATION REEF CAMEROON, opérant au Cameroun, montrent aujourd’hui l’exemple en s’engageant dans une démarche pour entrer dans le GPAC (Groupe de Producteurs d’Afrique Centrale) qui est la branche régionale du Réseau Global Forêts et Commerce (RGFC) du WWF.
Ces trois premières candidatures ont été annoncées, le 4 février 2005, par le Directeur Général du WWF international, à la veille du second sommet des chefs d’Etats d’Afrique Centrale sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers.

Ces trois sociétés forestières s’engagent pour une gestion forestière responsable et pourront ainsi bénéficier de différentes formes d’appui de la part du WWF : conseils, appui technique et informations vers les marchés sensibilisés, notamment auprès des responsables regroupés au sein des autres branches du Réseau Global Forêts et Commerce (RGFC) du WWF 
(source : www.WWF.be)

 

Dominick PLOUVIER, qui dirige l’unité forêts du WWF Belgique, disait le 4.02.2005 :
« avec le soutien de la Commission Européenne, le WWF Belgique a aidé ces trois entreprises, au cours des dernières années, à exploiter leurs forêts de façon durable et obtenir la certification FSC (Forest Stewardship Council). Nous espérons ainsi pouvoir importer du bois FSC, très prochainement, sur le marché belge ».

Il est à noter que les concessions forestières gérées par ces trois sociétés, candidates à l’adhésion, couvrent une superficie cumulée d’un demi million d’hectares dans le Bassin du Congo. Elles exportent, chaque année, environ 120 000 m3 de sciages, et de produits transformés vers les marchés européens, principalement la France, l’Espagne, les Pays-Bas et le Royaume Uni.

On peut toujours se poser la question de savoir si cette démarche n’est pas une manœuvre pour continuer leur emprise en Afrique et éloigner les Asiatiques … ?

De plus, ce qu’il est indispensable de connaître, c’est que les forêts du Bassin du Congo abritent plus de la moitié de la faune sauvage du continent africain, dont la plupart des derniers éléphants de forêt africaine et l’unique population mondiale de gorilles des plaines.
Elles fournissent également des ressources alimentaires, des matériaux et un refuge à quelques 20 millions de personnes (source WWF Belgique)
.

 

Joël Gallissot.

 

 

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